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Se préparer pour l’imprévu

L’expatriation est souvent l’opportunité de vivre des expériences nouvelles et de développer des compétences. C’est aussi une prise de risque aussi bien professionnels que personnels. L’actualité récente a montré que la situation d’un pays hôte peut changer rapidement et de façon totalement inattendue. En cas de difficultés importantes, les expatriés doivent prendre des décisions rapides pouvant engager leur famille. Ces décisions peuvent inclure déplacer leurs familles rapidement, de façon temporaire ou définitive. Il est donc important de structurer son patrimoine de façon à pouvoir faire face l’imprévu.

1. Première tranche : Le patrimoine immédiatement accessible

Il est important de garder des fonds immédiatement accessibles aussi bien en France que dans le pays hôte.  Il n’est pas rare de rencontrer des personnes gardant l’ensemble de leurs revenus dans le pays hôte, notamment car les possibilités de gains y sont plus importantes. Leurs comptes en France sont généralement très faiblement alimentés ou inactifs. En cas de retour non planifié, se transférer de l’argent en urgence n’est pas toujours possible avant le retour, rendant l’arrivée très complexe.
Même s’il ne rapporte que 0.5% / an, le livret A reste parfaitement indiqué pour stocker l’argent qui peut être libéré en un clic de souris. A noter que le plafond du Livret A est 22950 euros.
A l’inverse, nous rencontrons aussi des familles n’ayant dans le pays hôte, que l’argent des dépenses quotidiennes. Même si les billets d’avion sont en général payés par carte de crédit, l’absence de fonds dans le pays hôte peut être un vrai frein au départ. Il est donc recommandé d’avoir des fonds immédiatement disponibles aussi dans le pays hôte. Selon les pays, cela prendra normalement la forme de comptes de dépôt rémunéré, ou de numéraire dans un coffre.

2. Seconde tranche : Les placements financiers

Les placements financiers combinent en général une vision de moyen terme, et une disponibilité rapide. Une grande partie de l’épargne des expatriés est constituée d’assurance-vie Française ou parfois Luxembourgeoise. En complément, l’achat d’actions, d’obligations ou d’ETF est faite via des services spécialisés.
Même si la liquidité d’un placement financier est instantanée, le moment d’une crise n’est pas toujours le meilleur pour le vendre. C’est particulièrement vrai sur les marchés actions qui peuvent être très affectés par les mêmes évènements politiques ou sanitaires déclenchant le départ des expatriés. La décision de vendre est souvent prise trop tard, alors que des pertes importantes sont enregistrées sur une très courte période. Il est donc important de garder une partie importante de ses placements financiers sur des fonds peu volatiles qui resteront liquide.
Il s’agit essentiellement du fond euros de l’assurance-vie, qu’il soit classique ou immobilier. La performance en sera réduite (le fond euro rapporte aujourd’hui un peu plus de 1% / an), mais la liquidité en fait un support attractif pour une partie de son patrimoine. Les épargnants Français placent entre 60% et 80% de son patrimoine en fonds euros, ce qui réduit la performance globale de leur portefeuille. Pour des expatriés, on peut imaginer en mettre une moindre proportion, tout en gardant une partie des fonds disponibles en cas de besoin. A noter que certaines compagnies proposent des fonds rapportant jusqu’à 3% tout en restant totalement liquides.
Dans l’assurance-vie, la SCPI est aussi une solution, la compagnie d’assurance-vie étant garante de la liquidité. C’est beaucoup moins vrai sur la SCPI en direct et ou à crédit car en cas de crise importante, la liquidité de ce type placement pourrait être grandement réduite. Les unités de comptes de fonds actions / obligations et les fonds structurés seront souvent plus difficiles à vendre rapidement sans perdre d’argent. Ils ne doivent donc pas figurer en première ligne pour sortir des liquidités.
En cas de besoin de financement rapide, le meilleur moyen de sortir de l’argent de son assurance-vie est de demander une avance sur son contrat. Dans ce cadre, la compagnie d’assurance-vie prête de l’argent à son client, en prenant un taux d’intérêt élevé (de l’ordre de 5% / actuellement). Il s’agit bien d’un prêt que le client doit rembourser dans les 3 ans, sinon les montants seront prélevés sur la police d’assurance-vie.
Outre son coup, l’avance sur un contrat d’assurance-vie est aussi limitée, en général à 60% du montant de l’assurance-vie. Elle a cependant deux avantages importants :
- rapidité : les fonds provenant d’une avance sur un contrat d’assurance-vie sont obtenus en quelques jours
- Pas d’obligation de vendre : La compagnie d’assurance-vie vous fait un prêt, qui devra être remboursé mais n’est pas directement liés aux investissements de la police. Le client n’est donc pas obligé de vendre une partie de sa police pour obtenir de l’argent.
L’avance sur un contrat d’assurance-vie est le moyen idéal d’obtenir des fonds rapidement sans changer ses plans d’investissement. A noter qu’il n’y a pas de question fiscale puisqu’il s’agit d’un prêt et non d’un rachat.
Alternativement, le client peut opter pour le rachat total ou partiel de son contrat d’assurance-vie. La procédure sera plus longue que l’avance, mais permettra d’obtenir la totalité de son argent. Il est possible qu’une partie des fonds ne soit pas disponibles, s’ils ont été investis sur des supports non-liquides au moment du rachat.

3. Troisième tranche : l’immobilier

Un placement immobilier rentable utilise le plus souvent le crédit. Dans ce cadre, il sera souvent défavorable, voire désastreux d’être obligé de vendre rapidement un bien immobilier pour générer des liquidités. Il est donc important de disposer de réserves financières suffisantes pour ne pas avoir à stopper les remboursements de crédit. De même, il faudra privilégier les solutions à loyer garanti car une crise de type mondiale pourrait aussi impacter les montants de loyers perçus. Un effort mensuel faible, une garantie de loyer et de réserves financières suffisantes permettront de continuer son investissement immobilier, même en cas de crise importante.

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