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Eiffage décroche le gros lot sur la ligne 16 du Grand Paris

Estimé à 1,7 milliard, c’est le plus gros contrat de travaux du Grand Paris Express.
Le groupement Eiffage-TSO l’a emporté face au favori, le consortium Bouygues-Vinci.

Le premier tronçon amalgame tout ce qui doit être mis en service fin 2023, à temps pour les Jeux Olympiques de 2024.

Eiffage démarre l’année sur les chapeaux de roues. Selon nos informations, son groupement a remporté le plus gros contrat du Grand Paris Express, supérieur à 1,5 milliard d’euros – il serait de 1,7 milliard selon un observateur –, pour construire le premier tronçon de la future ligne 16 du métro du Grand Paris. Ce tronçon reliera la future gare de Saint-Denis Pleyel (où se croiseront les lignes de métro 14, 15, 16, 17, le RER D et le Transilien H) au centre de maintenance d’Aulnay-sous-Bois.

Ce lot de travaux, particulièrement convoité, a échappé au consortium Bouygues-Vinci, que beaucoup donnaient favori face aux deux autres concurrents : le groupement Eiffage-TSO (filiale d’équipements ferroviaires de NGE) et Razel-Bec (filiale de Fayat) et, d’autre part, l’alliance du leader du BTP italien Salini Impregilo avec Demathieu & Bard.

A chaque appel d’offres, la Société du Grand Paris (SGP) suit un rituel bien rodé. Une fois le vainqueur choisi, elle notifie les perdants puis attend la fin du délai légal de recours pour dévoiler le vainqueur. Pour ce lot géant, le délai de recours court encore, la SGP doit annoncer le vainqueur la semaine prochaine, et « ce ne sera pas Salini… » assure un proche du dossier.

Les 28 kilomètres et les 10 gares de la ligne 16 doivent désenclaver une zone de 800.000 habitants de l’Est francilien (la Seine-Saint-Denis) en reliant Saint-Denis Pleyel à Noisy-Champs via Clichy-Montfermeil. La ligne a été découpée en trois lots, les deux autres ne sont pas encore en appel d’offres. La taille de ce premier tronçon est due au fait qu’il amalgame tout ce qui doit être mis en service fin 2023, à temps pour les Jeux Olympiques de 2024. La partie génie civil (le tunnel et les gares) à elle seule est de 30 % à 40 % plus grosse que les lots « normaux » du Grand Paris, et, pour accélérer la réalisation, le lot inclut tous les équipements ferroviaires, alors qu’ils font normalement l’objet de contrats à part.

Enjeu social

Desservir les sites olympiques est un enjeu. L’autre est social. Il s’agit de désenclaver les territoires très défavorisés de la Seine-SaintDenis, dont Clichy-sous-Bois et Montfermeil. Ce qui suppose que les deux autres lots de la ligne 16 (du centre de maintenance d’Aulnay au terminus) se fassent. Mais le gouvernement s’apprête à réviser le Grand Paris Express pour en réduire le coût.

Ses 25 milliards, d’origine, sont en effet devenus de 28 à 35 milliards, avec le temps… et la marge d’aléas géologiques ou autres, notamment parce que des tunnels vont devoir être forés plus profond que prévu. Ce premier tronçon de la ligne 16, outre son gigantisme, est donc marquant à un second titre : c’est le dernier lot que le gouvernement a autorisé la SGP à attribuer avant cette révision imminente.

Les chiffres clefs

28 KILOMÈTRES: La ligne 16 vise à désenclaver une zone de 800.000 habitants de l’Est francilien en reliant Saint-Denis Pleyel à Noisy-Champs via Clichy-Montfermeil. Clichy-sous-Bois et Montfermeil n’ont actuellement ni transport en commun ni grands axes routiers.

10 GARES: doivent être construites. A la gare de Saint-Denis Pleyel se croiseront les lignes de métro 14, 15, 16, 17, le RER D et le Transilien H.

Source: Les Echos, Mercredi 17 Janvier 2018

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